Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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vendredi 5 février 2010

Match au Stade de la Rabine : quand foot et culture font bon ménage

article paru dans Le Télégramme :

Voc. Cinq bonnes raisons d'aller à la Rabine

Deuxième match de la semaine pour le Voc, ce soir (20 h) contre Guingamp. Un derby breton après la Coupe de France. L'affiche est attrayante, d'autant que la Rabine sera copieusement remplie. Pas convaincu ? Voici cinq bonnes raisons pour venir encourager le Voc.

1. C'est un derby breton Vannes - Guingamp, un match de championnat pas comme les autres. Car il s'agit d'un derby breton, le Nord contre le Sud. Voilà un piment supplémentaire, même si l'enjeu sera la victoire pour les deux équipes, mal classées en Ligue 2. Le Voc sera d'autant plus revanchard ce soir qu'il a pris une belle raclée au match aller, 4 à 1. Un derby breton oui, mais aussi le vainqueur de la Coupe de France contre le finaliste de la Coupe de la Ligue.

2. Le stade sera aux trois-quarts plein Hier, plus de 3.200 billets ont été vendus. Ce qui laisse supposer la venue de 5.000 spectateurs ce soir. Un stade aux trois-quarts plein, ce n'est pas si courant. Pas plus tard que mardi, pour le 1/16e de finale contre Grenoble, ils n'étaient que 1.750 à avoir bravé le froid. Les indécis peuvent encore acheter leurs billets dans presque toutes les catégories (de 10 à 21 € la place) à la boutique du Voc, au bas de la rue Thiers jusqu'à ce midi, puis au guichet du stade à partir de 16 h, ou à l'espace culturel Leclerc.

3. L'envie de prolonger l'euphorie de la coupe Ils étaient certes peu nombreux mardi soir, mais ils ont vécu un grand moment, avec de multiples rebondissements. Sept buts au terme de la prolongation : le spectacle était au rendez-vous avec un public debout à chanter et exhorter les Blanc et Noir. Et pourquoi ne pas prolonger l'euphorie ? Aux spectateurs de jouer, et de suivre le rythme des deux clubs de supporters, le Voc Populi et les Hermines du Voc.

4. Parce que Claude Nadeau sera là ! La plus Vannetaise des Québécoises, Claude Nadeau, assurera le lever de rideau, entre 19 h 15 et 20 h, accompagnée d'un compère musicien. Évidemment, elle "ne vient pas avec le clavecin sur la pelouse" mais elle entend bien "faire monter l'ambiance à la Rabine". Et pourquoi pas, espère-t-elle, faire danser la mascotte D'Aucy ! Claude Nadeau à la Rabine : un clin d'oeil à la Bretagne, normal pour un derby.

5. Une merguez-frites le samedi, c'est le top ! Ils ne vont pas chômer, les 30 bénévoles du Voc chargés de la préparation des merguez-frites, le plat préféré des supporters de football. Jean-Paul Boulaire, le responsable, a prévu 400 baguettes de pain, 300 kg de frites, 500 saucisses chipolata et autant de merguez. Le match ayant été repoussé du vendredi au samedi, les spectateurs auront un avant-goût de Ligue 1 ce soir !
Emmanuel Nen

samedi 4 août 2007

Quand c'est chaud, c'est cru

L'été autant que possible je mange cru : d'abord parce que j'aime la fraîcheur des aliments encore vivants (parce que non cuits) mais également parce que c'est l'occasion de se faire des grandes assiettes gourmandes sans passer par la case cuisson. Voici l'une de mes recettes préférées : le tartare d'huîtres, que je dois à l'incomparable Jacques Le Divellec. Comme en cette saison elles sont laiteuses, c'est la préparation idéale pour en manger quand même :

Pour 4 personnes:

- 2 douzaines d'huîtres
- 250 de filet de mulet (sans la peau) ou tout autre poisson blanc avec peu de goût
- 500 g de pourpier ou de mâche
- 1 cuill. à soupe de jus de citron
- 1 échalote finement hachée
- 1 cuill. à soupe de ciboulette ciselée
- 1/2 cuill. à soupe d'huile d'olive
- sel de Guérande - poivre

Ouvrir les huîtres et les détacher de la coquille. Les éponger délicatement et les réserver. Rincer le filet de mulet, le sécher, mettre au frigo.

Verser le jus de citron et l'huile d'olive dans un saladier. J'ajoute toujours un peu d'huile de cameline (dans les magasins bio) à mes vinaigrettes, pour ses hautes propriétés nutritionnelles (oméga3, etc). Ajouter la ciboulette, l'échalotte, sel, poivre, émulsionner.

Sortir le filet de poisson du réfrigérateur et, sur une planche parfaitement propre, le tailler en tout petits dés, à l'aide d'un couteau bien aiguisé. Surtout ne pas utiliser de mixeur! De la même façon, émincer les huîtres, dont on aura retiré la poche laiteuse si on n'est pas dans un mois en "R"!

Versez la chair de mulet et d'huître dans le saladier, mélanger délicatement avec la vinaigrette, rectifier l'assaisonnement. Placer au réfrigérateur au moins une heure avant de servir, sur un lit de pourpier ou de mâche.

Pour impressionnant qu'il soit lorsqu'il est réalisé avec des huîtres, ce tartare peut être préparé avec n'importe quelle sorte de poisson : le saumon et le thon sont de grands classiques, qui feront le bonheur de tous sur vos tables d'été. D'autant plus que, préparé à l'avance, il n'en est que meilleur... On peut varier les assaisonnements de la vinaigrette, ajouter du gingembre frais, remplacer la ciboulette par du cerfeuil, le poivre par du piment d'Espelette... variations sur un thème!

De fil en aiguille, j'en profite pour vous inviter à écouter la chanson "Poisson cru" de l'excellent groupe québécois Karkwâ, avec qui j'ai fait connaissance en mai dernier lors d'une soirée organisée à la résidence du Délégué général du Québec, M. Wilfrid-Guy Licari, pour souligner la présence culturelle québécoise en France. De passage à Paris pour quelques concerts, trois des membres de Karkwâ nous ont fait vivre un moment rare ce soir-là en nous interprétant, en acoustique et dans une ambiance plus qu'intime, la chanson "Coup d'état". Coup de foudre pour ce groupe, que le qualifierais de post-JeanLeloup'iste (les fans de Jean Leloup apprécieront!), et dont les deux albums, "Le pensionnat des établis" et "Nos tremblements s'immobilisent", valent franchement le détour.

écoutez bien les paroles de la chanson "Poisson cru", qui contient un texte imagé sur les artistes jetables et interchangeables.

Incroyable soirée chez le Délégué du Québec d'ailleurs, puisque c'était la fameuse soirée du débat télévisé Nico-Ségo, que nous avons donc regardé "entre Québécois" dans le salon du Délégué (qui a à Paris le statut d' "ambassadeur du Québec", depuis que De Gaulle a accordé à notre peuple les privilèges diplomatiques en France). Je vous laisse imaginer l'ambiance après le dîner, tout le monde devant la télévision, avec M. le Délégué général assis sans façons par terre (on manque de chaises...) et certains des plus éminents représentants de la culture québécoise en France (Fabienne Thibault, Claude Beausoleil...) qui échangent commentaires et impressions avec la même verve qu'on discuterait la stratégie de chaque équipe devant une partie de hockey! On compte les points à gauche et à droite, je remarque une sympathie naturelle des Québécois pour Ségolène, sans doute parce qu'en tant que présidente de la Région Poitou-Charentes elle a eu l'occasion d'avoir de nombreux contacts avec le Québec. Maintenant que Sarko a été élu, quels seront ses relations avec le Québec?

On peut se poser la question, surtout qu'il passe ses vacances à Wolfeboro, dans le New-Hampshire au bord du lac Winnipesaukee, une ville qui porte le nom du général Wolfe, chef du corps expéditionnaire britannique qui en 1759 a vaincu Montcalm et a réussi à s'emparer de Québec, une victoire qui a marqué la fin du régime français au Canada... (et le début des ennuis pour les Canadiens français...) Un choix de vacances d'une diplomatie rare dans le cadre des relations France-Québec, et que les Québécois apprécieront! en savoir plus

dimanche 29 juillet 2007

Le dopage et la musique

Je retrouve enfin mon lit et ma machine à expresso après deux semaines de vagabondage sur les routes de France et de Navarre (3700 km parcourus ces quinze derniers jours...) : il est vrai que si la belle saison des concerts et des festivals est stimulante, force est d'avouer que c'est extrêmement dur physiquement.

Tour de France oblige, le sujet du dopage rôdait autour de la table jeudi soir après le concert à Lalouvesc (dont je vous donnerai des photos très bientôt). Et particulièrement au sujet des musiciens : y a-t-il du dopage chez les musiciens classiques?

La question n'est pas anodine, et sitôt le sujet lancé chacun avait son mot à dire: nous avons tous nos substances, licites ou illicites, pour nous faire tenir le coup. Mais à partir de quel moment peut-on parler de dopage? Petit inventaire d'un sujet politiquement incorrect.

Personnellement, j'use et j'abuse de la vitamine C, un grand classique, et pas un matin sans la multivitamine la plus complète possible, qui compense une alimentation trop aléatoire. Je dors beaucoup, enfin quand je ne finis pas de jouer à 2h du matin, j'essaie de manger des produits frais, bio et le plus souvent cru. Jusqu'ici ce n'est pas réellement du dopage, me direz-vous! Du côté des chanteurs, ils ont toujours sur eux soit des gouttes de Fleurs du Dr Bach, soit des préparations de phytothérapie (échinacée, mélaleuca...). Mais j'ai aussi entendu parler de chanteurs qui utilisaient de l'éther pour s'éclaircir la voix (avec des conséquences irréversibles à la longue, évidemment), mais cette pratique est rare.

En revanche les chanteurs ont presque toujours sur eux de la cortisone, qui permet d'enchaîner les répétitions et les concerts à un rythme que le corps refuserait normalement. Les violonistes et autres instrumentistes sujets aux tendinites n'hésitent pas eux aussi à recourir à la cortisone, avec la complicité d'un médecin bienveillant, pour endormir la douleur d'un bras ou d'une articulation qui a trop travaillé avant un concert important. J'avoue qu'il m'est déjà arrivé de chanter avec une bronchite sévère et 40 degrés de fièvre, pour un festival de cinéma à Husum en Allemagne : mon médecin m'avait prescrit un traitement de cheval afin de pouvoir assurer quand même ma prestation. J'ai bel et bien assuré, mais j'étais carrément dans un état second! Je n'aime pas prendre des médicaments très forts, mais que faire quand on a un concert important à assumer?

Si parfois on combat le trac avec des granules homéopathiques (Argentum nitricum, Gelsenium...) ou un apport de magnésium, d'autres se penchent sur la bouteille, c'est bien connu... On m'a dit que chez les instrumentistes à vent, on se sert énormément de bêta-bloquants afin que le stress ne vienne pas rendre le souffle court, que ce soit pour des concerts importants, des auditions ou des concours. Tout cela s'obtient relativement facilement sur ordonnance. Et puis il y a des musiciens qui ont recours à la cocaïne (c'est plus courant qu'on ne le croit dans notre métier, comme dans la plupart des métiers à stress), voire à l'héroïne. Pour certains danseurs classiques, comme pour beaucoup de mannequins d'ailleurs, ce sont souvent les amphétamines qui agissent comme coupe-faim et permettent de garder la silhouette (quelle société de dingues quand même), en plus bien sûr de la cigarette.

Dans tous les métiers finalement il y a des problèmes de dopage, et les entreprises elles non plus n'y échappent pas. Le métier de musicien n'est certainement pas plus facile qu'un autre, il est même probablement plus difficile, et il est très proche du métier de sportif professionnel : la part de stress, la préparation, la compétition (il faut bien le dire), l'exigeance, la discipline. On me demande souvent "Où puisez-vous toute cette énergie?..." ; hormis mon entraînement purement musical, et tout le côté platement administratif de mon métier, je m'entraîne entre 5 à 8h par semaine dans une salle de sports : j'ai beau rien que remuer mes petits doigts sur un clavier, il faut être sacrément en forme pour exercer le métier de musicien !

N'allez pas croire que nous sommes tous des dopés, j'aborde ce sujet délicat sur mon blog uniquement pour susciter la réflexion et les commentaires des blogueurs : jusqu'où peut-on aller?

De la simple vitamine C aux drogues dures, il n'y a finalement à mon avis que deux substances, rien que deux, qui dopent vraiment et véritablement les musiciens, et qui nous propulsent sans cesse vers l'avant : c'est l'adrénaline, avant de monter sur scène, et la dopamine, sous les applaudissements du public. Rien que pour ça, on irait au bout du monde.