C'est à Toulouse que se sont tenues les 15e
Victoires de la musique classique, dans la très belle Halle aux Grains. L'occasion d'entendre le fabuleux Orchestre du Capitole de Toulouse, dans une très belle forme, et de retrouver certains amis musiciens... L'occasion de souligner également, comme l'a fait l'un des membres de l'Orchestre à qui il était remis un trophée d'honneur, que la musique et plus largement la culture sont essentiels dans notre société : oui ça coûte cher, et pourtant ce n'est pas un luxe. Au moment où frémissent tous les acteurs du secteur de la culture, télévision et radio publique en tête, de la diminution programmée de leurs budgets et du désengagement de l'Etat, il était bon de rappeler à quel point tout cela est essentiel. Et je vous avoue que ce qui m'a frappée hier soir, c'est le nombre de personnes qui travaillent autour d'un tel spectacle : sur scène mais aussi en coulisses et en régie. La culture coûte cher, certes, mais elle crée aussi énormément d'emplois... Et puis, que diable! elle sert à mieux vivre.
Mon favori, le claveciniste Benjamin Allard, n'a pas remporté de trophée, même s'il s'est hissé parmi les finalistes. Dommage, pour une fois qu'un instrument autre que le piano, le violon et le violoncelle (et encore) réussisse à se tailler une petite place dans les palmarès... J'ai été étonnée d'ailleurs que deux ou trois lauréats n'aient même pas pris la peine de se déplacer pour venir chercher leur Victoire : certes ils ont des agendas chargés, mais imaginerait-on l'équipe d'un film ne pas venir chercher son prix à Cannes?
Très belle soirée donc, et très beau spectacle : enfin de la musique classique diffusée aux heures de grande écoute (je déteste l'anglicisme "prime time", même s'il me fait penser à "prima donna"...), et avec la qualité au rendez-vous. Et quelle qualité, quand je repense aux musiciens que nous avons entendus: Les Saqueboutiers, Les Elements, Jean-François Zygel, Eugevni Kissine... Comme quoi, pas besoin de vendre son âme au diable, pas besoin de niveler par le bas pour plaire au plus grand nombre. Même si la question est : comment fidéliser les personnes qui regardent les Victoires de la musique classique tous les ans mais qui ne franchissent pas le pas d'aller au concert? Quand on pense que 3% seulement de la population "consomme" des produits culturels classiques (disques, concerts, etc), on peut se demander comment aller chercher les autres 97%... Réelle réflexion que doivent avoir tous ceux qui travaillent dans ce domaine! Et en tout cas sujet de discussion avec Nelson Monfort et Jean-François Daraud, qui m'entourent sur cette photo. Nelson Monfort, je ne vous le présente plus ; quant à Jean-François Daraud (visitez son blog), c'est l'un des candidats à la Mairie de Carcassonne, à qui nous souhaitons plus de succès et moins de galères qu'à son personnage Monsieur Scoumoune !