Liens permanents

Aucun permalien.

Les permaliens pour ce billet sont ferm�s.

Commentaires

1. Lejeudi 11 février 2010 �23:56, par bibi fricotin

"A la fin du XVIIe si�cle, un orphelin d�une dizaine d�ann�es chaparde des partitions�", non ce d�but n�est pas celui d�un roman de Dickens, mais une histoire v�ridique qui en dit long sur le tout jeune Jean-S�bastien Bach. Confi� � son fr�re ain� � la mort de ses parents, le tout jeune gar�on remarque un livre dans la biblioth�que de son fr�re contenant des �uvres de Froberger, Kerll ou Pachelbel. Pour une raison qu�on ignore, alors qu�il demande � l��tudier, ce livre lui est refus�. Bien s�r comme tous les enfants curieux, il s�en empare, recopie patiemment son contenu, mais d�couvert, ce travail lui est confisqu�. Ainsi non seulement � travers cette anecdote se dessine le caract�re de Bach, mais �galement par les �uvres recopi�es les influences que le programme de ce nouveau CD de C�line Frisch met en lumi�re.

D�s son enfance, Bach poss�de donc une immense soif d�apprendre. Il puise son inspiration chez ces grands ma�tres qui donn�rent � ces nations en guerre qui composaient l�Allemagne de cette �poque, une raison d�esp�rer, gr�ce � la musique. Et d�s l�adolescence sa passion musicale, le pousse sur les routes, et bien avant le voyage � Lub�ck, alors qu�il �tudie l�orgue, il n�h�site pas � se rendre � Hambourg pour aller entendre un des plus fameux organistes de cette p�riode Johan Adam Reincken. Une copie de sa main a d�ailleurs �t� retrouv�e de deux cantates compos� par ce dernier. Ce disque construit autour du th�me des sources de Bach, s�ouvre tout naturellement avec ce compositeur. Et C�line Frisch, une fois de plus nous �blouie par l��nergie qu�elle impulse aussi bien � la musique du futur Cantor de Leipzig qu�� ces pr�d�cesseurs.

La Toccata en sol majeur de Reinecken r�v�le un style qu�aimait fortement le jeune Bach, le "stylus phantasticus", c�est-�-dire une grande fantaisie dans le touch� du clavier, une virtuosit� qui �merveille, offrant en somme une grande libert� � l�interpr�te. Et C�line Frisch s�empare de cette libert� qui lui est offerte. Son touch� m�le d�licatesse et force. Elle peut ainsi dans d�infimes variations nous permettre de percevoir cette urgence du geste et de l�instant, cette urgence qui viendra habiter l��uvre de l��l�ve et d�j� si pr�sente chez le ma�tre. La Toccata en mi mineur de Bach qui suit, s�enivre de cette virtuosit�, sans jamais se perdre, comme poursuivant un fil. C�line Frisch r�v�le l�imp�tueuse flamme de ces variations quasis d�mentielles. Elle semble jouer � se laisser surprendre pour mieux laisser jaillir la fantasmagorie. Mettant en miroir les �uvres de Jean-S�bastien Bach avec celles de ses pr�d�cesseurs et inspirateurs, elle nous nous permet de d�couvrir, de mani�re foudroyante une filiation qui permis � Bach de se construire une famille spirituelle.

Elle s�abandonne � la po�sie m�lancolique de l�Allemande ou de la sarabande de la Deuxi�me suite en R� mineur de Froberger, par l�acuit� de son jeu qui nous en fait gouter toutes les saveurs am�res et pourtant si douces. Audacieuse, jusque dans les choix du programme de ce CD, C�line Frisch fait de son interpr�tation fougueuse et sensible de la Suite en fa majeur de Johann Kaspar Kerll, un pur instant de bonheur et d�intelligence. Les chromatismes et les ornementations au dolorisme si mordant deviennent par la virtuosit� ductile de l�interpr�te une plainte d�chirante qui nous bouleverse.

De ce clavecin allemand d�Anthony Sidey choisi par elle, C�line Frisch laisse rayonner tous les traits de caract�re possible : rond, clair, expressif, violent, �pre. Ses phrases respirent, dansent, content, dessinent.

Ce CD au programme merveilleusement construit b�n�ficie d�une interpr�te inspir�e, qui ma�trisant les architectures complexes des �uvres peut nous en d�voiler la folle �nergie sans jamais se perdre.

Ajouter un commentaire

Les commentaires pour ce billet sont ferm�s.