Les personnages
S'ils n'ont vécu que dans notre imaginaire, ils sont néanmoins vraisemblables : des centaines de personnes les ont croisés au gré de leurs pérégrinations... A votre tour, laissez-vous conter leur histoire :
Claude de Cornouaille
Daniel d'Anjou
Claude de Cornouaille
née à Quimper le deuxième jour du mois de septembre de l’an de grâce 1227
Fille de Renan, comte de Cornouaille, et de Rozenn son épouse
Nièce du duc de Bretagne Jean dit "Le Roux"
Epouse de Daniel, trouvère au service de son frère aîné Charles d’Anjou
1227 Naissance de Claude à Quimper
1235 Rejoint la manécanterie de la Cathédrale Saint Corentin
1239 Fréquente les druides, bardes et ovates cornouaillais, qui l’initient au rôle sacré de la musique et à la "matière de Bretagne" : les légendes arthuriennes
1241 S’exerce à la rédaction de lais, genre poétique propre à la Bretagne et très prisé dans toute l’Europe; la poétesse Marie de France en a adapté quelques-uns en langue d’oïl il y a presque un siècle
1243 Voyage en terres normandes avec son père; rencontre à Arras plusieurs trouvères dont Adam de la Halle, qui achève "Le jeu de Robin et Marion"
1245 Séjourne à Paris dans le cercle musical de la reine Marguerite. Se lie d’amitié avec Pérotin, chantre à Notre-Dame, ainsi qu’avec le jeune Rutebeuf. Se fait particulièrement apprécier par la reine-mère, Blanche de Castille, elle-même poétesse à ses heures.
1246 Louis IX confie à son frère Charles le Maine et l’Anjou. Claude se joint à la suite du jeune comte, et fait la connaissance de Daniel, attaché au service de son frère aîné, le comte d’Anjou, en sa qualité de trouvère. La deuxième moitié de l’année voit leurs accordailles, puis leurs épousailles.
1247 Claude et son jeune époux animent musicalement la cour d’Anjou. Son oncle Jean le Roux, duc de Bretagne, a hérité de son père Pierre de Dreux, duc et trouvère, un grand amour de la musique; il offre aux nouveaux époux un couple d’instruments, bombarde et buisine, faits par le meilleur artisan du duché, dans une échelle de gamme non tempérée bien typique à l’époque. Bagués d’ivoire et incrustés de pierres précieuses, ils veulent faire étalage, à la cour d’Anjou où ils seront entendus, de la richesse de leur commanditaire breton. Claude continue d'ailleurs de porter les couleurs des Dreux: l'or et l'azur; une enlumineure la représente ainsi vêtue sur une page d'un manuscrit musical.
1249 L’activité musicale à la cour d’Anjou a beaucoup diminué depuis que Charles est parti en Terre Sainte avec Louis IX. Ayant rencontré à Saumur plusieurs musiciens du pays d’Oc, dont raffole Béatrice, l’épouse provençale du comte, les époux entreprennent un voyage vers le sud. Période riche en rencontres : Thibaut de Champagne en Navarre; Guiraut Riquier, à Narbonne; Gabrielle, châtelaine de Vergy; Jean de Meun, qui termine le Roman de la Rose; et surtout la mystérieuse Béatrix, comtesse de Die, muse du troubadour Gaucelm Faidit et elle-même trobairitz. Claude passe avec la poétesse, de trente ans son aînée, de nombreux mois.
1251 Participe avec son époux, au château de Beaucaire, à la grande joute musicale organisée traditionnellement par la comtesse, où ils devancent de peu le troubadour Gui de Cavaillon. Passionnée de langues, chantant déjà l'oïl et le breton, Claude fait l'apprentissage de la langue d'Oc.
Menues indiscrétions...
La qualité que vous préférez? La générosité, et toutes les qualités liées à l’esprit chevaleresque Le défaut que vous abhorrez? L’hypocrisie Ce qui vous fait rêver? Des pêcheurs malouins ont évoqué une terre neuve, là-bas, à l’ouest… Votre proverbe préréfé? N’eo ket a-walc’h dañsal, ret eo paeañ ar soner (Ce n’est pas tout de danser, il faut aussi payer le musicien ! ) Votre devise ? Terrae reddo quod a caelo accepi (Je redonne à la terre ce que j’ai reçu du ciel) Votre péché mignon ? Danser la carole jusqu’à perdre le souffle Votre idéal ? Dépasser les idées reçues; ne pas dire aux gens ce qu’ils veulent nécessairement entendre; étudier les sources plutôt que de perpétuer l’image qu’on se fait des choses, particulièrement de la musique historique
Né à Poissy le septième jour du mois de décembre de l’an de grâce 1229 Fils cadet de Louis VIII " le Lion " et de Blanche de Castille Petit frère de Charles d’Anjou, au service duquel le rattache sa charge de musicien Époux de la trouvèresse Claude de Cornouaille
1229 Naissance de Daniel à Poissy
1232 En tant que cadet de la famille, Daniel est complètement écarté de la politique et on le destine à la religion. Il entre au séminaire de Paris, où il reçoit aussi sa première éducation musicale.
1234 Curieux et éveillé, le jeune Daniel s’intéresse à tout ce qui est manuel ou mécanique : la forge, l’enluminure, la construction, la serrurerie…
1236 Daniel compose pour sa très pieuse mère une série d’antiphonaires, d’organums, de conduits et de motets à la Vierge.
1237 Sa fréquentation de certains goliards remet en cause sa vocation religieuse. Il quitte le séminaire et fréquente l’université de Paris. Il y rencontre Albert le Grand, de qui il apprend le secret " pour faire danser les filles en chemise ". Daniel, en bon musicien, confie au Maître que même sans alchimie on y arrive toujours, il suffit pour cela d’avoir un bon instrument.
1242 Renonçant définitivement à tout avenir politique, et c'est pourquoi les historiens officiels ont négligé son existence, Daniel se consacre entièrement à l’étude de la poésie et des instruments de musique, avec une préférence pour les plus bruyants – comme la " buisine ", aussi appelée veuze, qu’il affectionne particulièrement, au grand dam de sa mère Blanche de Castille, qui préfère tout de même la harpe ou le psaltérion.
1246 Daniel compose une messe pour l’adoubement de Charles, son frère préféré, à qui le roi Louis confie le Maine et l’Anjou. Charles offre à Daniel de se joindre à sa suite, et de prendre en charge les activités musicales de la cour. C’est là qu’il rencontre la trouvèresse Claude de Cornouaille, dont il devient passionnément amoureux. Avec la bénédiction du nouveau Comte d’Anjou, il l’épouse et partage avec elle sa charge de musicien.
1247 Se rend en Bretagne avec son épouse remercier son oncle Jean le Roux de son somptueux cadeau de noce. Au cours d’un banquet, Daniel explique l’origine du néologisme " trouvère ", affirmant qu’un musicien doit constamment " trouver " et se renouveler, ponctuant ses propos d’airs à la cornemuse. Un baron anglais ayant compris l’idée générale " be new ", a cru qu’il s’agissait du nom de l’instrument, appellation qu’il s’est empressé de répandre dans toute la Bretagne.
1248 La personnalité expansive et conviviale de Daniel rassemble au château de Saumur nombre d’excellents musiciens : Colin Muset, qui partage sa passion pour la cornemuse, Thibaud de Blaison, Jacques de Cambrai… Mais aussi le troubadour Guiraud d’Espagne, qui entre lui aussi au service du Comte d’Anjou, et dont la musique célèbre son fin’amor pour sa domna, la comtesse Béatrice de Provence.
1249 Charles d’Anjou, Louis IX et même Jean le Roux s’embarquent à Aigues-Mortes pour la septième croisade. Daniel et Claude quittent quelques mois plus tard la région angevine, pour découvrir cette Provence dont on leur a dit tant de merveilles. De leurs rencontres musicales, ils tireront un nouveau répertoire en langue d’oc, de nouveaux instruments, des nouvelles danses et des rythmes ensoleillés.
Article : qui étaient les troubadours
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