"Vaut mieux allumer une chandelle

que de maudire la noirceur"

slogan de l'Association internationale de lutte �

l'endom�triose

On commence � peine, depuis quelques d�cennies, � lever le voile sur l'endom�triose, une maladie gyn�cologique dont on ne parlait gu�re il y a 25 ans, qui touche l'int�rieur le plus sensible des femmes, et qui se manifeste entre autres par des r�gles excessivement douloureuses - un sympt�me bien r�el que l'on passait trop souvent sous silence. Et pourtant, on estime qu'environ 1 femme sur 10 souffre d'endom�triose, � divers degr�s; certains experts disent m�me 1 femme sur 6. C'est �norme, d'autant plus qu'on est loin de diagnostiquer tous les cas.

On nage encore, h�las! dans la noirceur quant aux causes exactes de cette maladie, et on t�tonne quant aux traitements. Toutefois, nous savons que l'endom�triose se manifeste par des excroissances de l'endom�tre (le tissu ut�rin) � l'ext�rieur de l'ut�rus, sur les organes environnants, soit les ovaires, les trompes, ou m�me les intestins ou la vessie. Comme ceux qui croissent � l'int�rieur de la matrice, ces tissus r�agissent aux hormones en se d�veloppant au fil du cycle menstruel, et saignent lors des r�gles. Or, ne pouvant s'�couler par les voies naturelles, ces excroissances provoquent l'irritation des organes sur lesquels ils sont situ�s, et �ventuelement forment des tissus cicatriciels qui soudent ensemble les organes du bas-ventre.

Il en r�sulte des r�gles excessivement douloureuses - plusieurs femmes atteintes d'endom�triose ne peuvent pas fonctionner normalement durant leurs menstruations, d'autres doivent garder le lit, certaines m�me ne peuvent plus parler tellement la douleur est violente! - , des douleurs lors des relations sexuelles, la difficult� de mouvement et des douleurs au bas du ventre, et dans la plupart des cas, l'infertilit�. Curieusement, certaines femmes atteintes ne pr�sentent aucun sympt�me.

Ce n'est que depuis relativement r�cemment qu'on effectue des recherches m�dicales sur l'endom�triose. De plus en plus de femmes acc�dent � des postes de recherche, ce qui contribue peut-�tre � enlever de la t�te de plusieurs m�les (m�me docteurs) que les douleurs menstruelles sont une chose normale, ou pire, que c'est "dans la t�te". La douleur n'est jamais une chose normale, et l'endom�triose est d'autant plus douloureuse qu'elle atteint la partie la plus sensible d'une femme. Les traitements propos�s aujourd'hui sont pourtant loin d'�tre satisfaisants, et aucun n'est s�r. Toutefois, beaucoup de recherches m�dicales sont effectu�es sur l'endom�triose; soulignons entre autres un congr�s international de gyn�cologues sur la question tenu � Qu�bec en juin dernier (voir leur site internet).

Parmi les traitements courants, il y a la laparoscopie, qui constitue aussi le seul diagnostic fiable de la maladie. Par une incision pratiqu�e dans l'abdomen, on ins�re un petit tube appel� laparoscope, � l'aide duquel on peut explorer les organes du petit bassin. A l'aide d'un laparoscope, un m�decin peut donc enlever certaines adh�rences sur les organes environnant l'ut�rus; mais m�me une fois celles-ci enlev�es, d'autres excroissances viendront probablement les remplcer ult�rieurement� La laparotomie poursuit les m�mes buts que la laparoscopie, mais se pratique en ouvrant l'abdomen. Elle permet elle aussi de retirer les excroissances, kystes ou autres se trouvant sur les organes de l'abdomen.

Certains m�decins prescrivent la pilule anticonceptionnelle, qui bloque la production d'hormones de l'hypophyse. Toutefois, si les anovulants r�duisent les r�gles, ils ne les emp�chent pas, et l'endom�triose continue de cro�tre, mais en plus petite quantit�.

Le danazol est une hormone synth�tique qui provoque une m�nopause artificielle, donc l'arr�t total des r�gles. Il permet donc � l'endom�triose de s�cher et de s'amenuiser; toutefois, apr�s ce traitement de six � neuf mois, les r�gles reviennent, et l'endom�triose aussi. De plus ce traitement m'appara�t contre-indiqu� pour les jeunes femmes (qui a envie de conna�tre sa "premi�re" m�nopause � 25 ans? et combien d'autres ensuite si le traitement se r�p�te?), et ne r�gle pas le probl�me de l'infertilit�.

Les analogues de GN-RH (zoladex, depo-lupron, synarel) ont le m�me but et le m�me effet que le danazol, mais semblent un peu plus efficaces. Leur co�t �lev� en limite toutefois l'utilisation: on parle d'environ 400$/mois. Encore une fois, ces hormones bloquent l'hypophyse et provoquent une m�nopause artificielle. Bonne nouvelle: 90% des utilisatrices de ces m�dicaments verront leurs sympt�mes dispara�tre sur une p�riode de 6 mois, mais dans la moiti� des cas, l'endom�triose revient apr�s environ 5 ans.

On pratique aussi, dans des cas plus s�v�res, l'hyst�rectomie (ablation compl�te de l'ut�rus) avec ou sans les ovaires. C'est une �ventualit� � laquelle les m�decins n'ont que trop souvent recours: apr�s tout, le probl�me n'est pas ce qui se d�veloppe � l'int�rieur de l'ut�rus, mais bien � l'ext�rieur de celui-ci� D'autant plus que m�me apr�s l'op�ration, l'hypophyse continue de fonctionner, et souvent l'endom�triose revient.

D'autres m�decins, � court d'id�es, prescrivent de la testost�rone � leurs patientes atteintes d'endom�triose. On comprend qu'on veuille bloquer encore une fois la production d'hormones f�minines, mais personnellement, je me permets de mettre en doute l'efficacit� (et la pertinence) d'un tel traitement. D'autres docteurs, non moins brillants, sugg�rent aux femmes d'avoir un enfant. On comprend que la grossesse et l'allaitement interrompent les r�gles, et donc favorisent la r�sorbtion de l'endom�triose, mais elle revient d�s que les menstruations r�apparaissent. En fait, on nous apprend qu'� une universit� des Etats-Unis, lors de leur examen final de m�decine, une majorit� de jeunes m�decins (qui exercent donc aujourd'hui) ont r�pondu "vrai" � la quesiton "la grossesse peut-elle gu�rir l'endom�triose?" Or non seulement elle ne la gu�rit pas, mais la plupart des femmes souffrant d'endom�triose sont infertiles!

Le fait est qu'il n'existe aucun rem�de � l'endom�triose. Du moins, pas encore�

Quoi qu'il en soit, qu'elles choisissent ou non d'avoir recours � l'une ou l'autre de ces "solutions", les femmes atteintes d'endom�triose peuvent avoir recours aux antidouleurs pour � tout le moins soulager leurs sympt�mes: si deux Tyl�nol ne suffisent pas, le naprox�ne est plut�t efficace (anaprox, novaprox, etc�). Du c�t� de la m�decine naturelle, l'huile d'onagre (en anglais: primrose) est un soulagement pour plusieurs; et je conseille une tisane de feuilles de framboisiers pour se sentir moins gonfl�e, ainsi que le gingembre comme tonique et pour soulager les crampes. Un bon bain chaud, une bouillotte, l'inhalation d'huiles essentielles relaxantes comme la lavande et le jasmin, et surtout la compr�hension de ceux qui nous entourent aident aussi beaucoup � passer � travers certains moments difficiles!

En terminant, je ne saurais trop recommander aux patientes de rester critiques et lucides face � cette maladie: il n'y a pas de traitement miracle, et, il faut bien l'avouer, l'endom�triose pose � la m�decine beaucoup de questions qui restent encore sans r�ponse. De plus, malheureusement, beaucoup de praticiens n�gligent les aspects psychologiques de cette maladie. Tout en sachant � quel point il est important de faire confiance en celui qu'on a choisi pour nous soigner, j'invite les femmes � garder un esprit d'analyse critique, � demander un deuxi�me, un troisi�me avis si n�cessaire, � bien peser le pour et le contre et de remettre en question chaque traitement propos�, � ne pas h�siter � bombarder votre sp�cialiste de questions et de chercher le plus d'informations possible de votre c�t�: on n'est jamais trop bien inform�e. Rien ne vous emp�che d'analyser plusieurs approches alternatives, et de choisir celle qui vous convient le mieux; certaines femmes trouvent un soulagement avec l'acupuncture, l'hom�opathie, la naturopathie, la phytoth�rapie (certaines de ces m�thodes s'av�rent parfois tr�s efficaces, ce qui remet d'ailleurs en question plusieurs m�decins modernes, qui vous mettront bien s�r en garde contre elles!); bien s�r, il faut se m�fier du charlatanisme (en m�decine traditionelle aussi, du reste!), mais la comparairon et l'analyse critique de plusieurs m�thodes et des divers traitements est au contraire une d�marche intellectuelle tr�s saine. Personne ne d�tient toute la v�rit�, personne ne d�tient tous les rem�des. Mais les efforts de tous, conjugu�s � l'humilit� de constater les lacunes qu'il nous reste � combler, nous permettront peut-�tre un jour de conna�tre les causes et de l'endom�triose et d'y rem�dier.

Je vous r�f�re au tr�s beau site du docteur Gilles Desaulniers pour d'excellentes informations m�dicales, ainsi que pour des vraies photos couleurs illustrant l'endom�triose.

Quelques sites dignes d'int�r�t:

Frances Stevens, une 'survivante' � l'endom�triose, qui a d�cid�ment beaucoup � dire sur le sujet!
The endometriosis Web Ring
The Women's health Place
The Atlanta Reproductive Health Center: Endometriosis, the silent invader
Endometriosis: The Missed disease, par Tony T. Mastro. Excellent article, clairement �crit et tr�s bien document�. D'autant plus cr�dible que l'auteur, chercheur en m�decine, demeure sceptique et pose un regard critique sur le sujet.
The Canadian Consensus on Endometriosis, pr�par� par l'association canadienne des gyn�cologues et obst�triciens
L'association Internationale de l'Endom�triose
The Endo newsgroup: news:alt.support.endometriosis

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claveciniste et chef sp�cialis�e en musique ancienne

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